- VIX (TOMBE DE)
- VIX (TOMBE DE)VIX TOMBE DEL’oppidum du mont Lassois, à Vix (Côte-d’Or), est un des hauts lieux de la protohistoire française. Il a été fouillé par J. Lagorgette en 1930, puis par R. Joffroy de 1948 à 1974. C’est une butte témoin, dans la vallée de la Seine, aux flancs très abrupts, d’une grande importance stratégique. Le site a été occupé à plusieurs reprises, notamment au Hallstatt final (\VIX (TOMBE DE) VIe-\VIX (TOMBE DE) Ve s.), à La Tène III (\VIX (TOMBE DE) Ier s.) et à l’époque gallo-romaine.L’occupation la plus importante est celle de l’époque hallstattienne, où existait, sur le mont Lassois, une de ces grandes citadelles qui ponctuaient les principales voies commerciales reliant les mondes barbare et méditerranéen, et qu’on connaît aussi par exemple au Camp du Château, dans le Jura, ou à La Heuneburg, Bade-Wurtemberg, Allemagne. L’oppidum était protégé par un système défensif, composé d’un fossé continu, d’un rempart et de levées de terre. L’habitat était installé sur le plateau et sur des terrasses le long des flancs. Le matériel recueilli consiste en une série d’objets appartenant au Hallstatt final: des bijoux — boucles d’oreilles, les colliers, les bracelets, les fibules très nombreuses et tout à fait typiques —, quelques armes (pointes de flèche, poignard et épée, pointes de lance, balles de fronde), des outils divers, comme les couteaux, et surtout plus d’un million de tessons. Ce matériel montre le niveau de vie très élevé des habitants du site. Cela est visible à travers la céramique où, à côté de vases grossiers, on trouve de nombreux récipients à pâte fine, bien lissés, souvent décorés de motifs poinçonnés ou peints: ces décors sont en général rectilignes, ou curvilignes, quelquefois zoomorphes, de couleur brune, jaune ou rouge. Cette céramique est d’une technique très élaborée et montre un sens esthétique aigu. Toutefois, elle est surpassée par une céramique d’importation, elle aussi très abondante, consistant en vases tournés — très fins, recouverts d’un engobe —, et en tessons de vases grecs, notamment attiques, qui portent toujours des figures noires, et qui sont tous de la fin du \VIX (TOMBE DE) VIe siècle ou du début du \VIX (TOMBE DE) Ve siècle.Le matériel d’importation prouve à quel point Vix était une plaque tournante de cette époque. L’oppidum était sans doute très peuplé, en particulier d’artisans et de commerçants. Pour Joffroy, le commerce indigène à l’intérieur de la province celtique est certain. Le commerce avec l’Italie et la Grande-Grèce est en tout cas prépondérant. Par Vix devaient transiter aussi bien le corail que l’étain. Il n’est pas impossible qu’à Vix les produits aient quitté la voie fluviale pour emprunter la voie terrestre, et vice versa. De Vix, selon certains auteurs, l’étain passait par la vallée du Rhône et Marseille. Pour d’autres, dont Joffroy, la route était directe par le Tessin, le plateau suisse et le Jura.On a une idée de la structure sociale de la société vixienne par les trouvailles de tombes particulièrement riches trouvées à proximité de l’oppidum: ce sont des sépultures à char, entourées d’un mobilier tout à fait exceptionnel. Deux se trouvent à Sainte-Colombe: la première a livré un trépied en fer supportant un bassin de bronze orné et l’autre les éléments d’un riche char à quatre roues et d’objets de parure en or. Enfin, en 1953, Joffroy découvrait au pied de l’oppidum le tumulus qui abritait la célèbre sépulture princière: dans la chambre funéraire se trouvait une femme parée de bijoux, sur un char aux quatre roues démontées et rangées le long d’une paroi. Le mobilier comprenait entre autres une œnochoé à bec tréflé en bronze, une coupe attique à figures noires, une phiale en argent à ombilic en or et trois grands bassins de bronze. Le crâne de la défunte était ceint d’un diadème d’or, chef-d’œuvre d’orfèvrerie. Toutefois, la pièce majeure est un cratère colossal en bronze, d’une seule pièce, haut de 1,65 m et pesant 208 kilos., Les anses sont ornées de bustes de Gorgones, le col est décoré d’une frise: huit chars de guerre alternent avec des hoplites. Ce cratère est sans doute sorti d’un atelier de Grande-Grèce, cadeau fabriqué spécialement pour des princes barbares avec qui le monde méditerranéen commerçait, et date de la fin du \VIX (TOMBE DE) VIe siècle. (Le trésor de Vix est conservé au musée de Châtillon-sur-Seine.)
Encyclopédie Universelle. 2012.